Chapitre 1
François Duvalier voit le jour le 14 avril 1907 à Port-au-Prince dans une famille de la petite bourgeoisie haïtienne. Ses parents, Duval Duvalier et Ulyssse Célestin, sont des gens modestes mais ouverts d’esprit. Son père tient une petite échoppe et sa mère est couturière.
Dès son plus jeune âge, François se démarque par son intelligence vive. Il dévore les livres de la bibliothèque paternelle et s’intéresse à l’histoire, la littérature et la philosophie. Ses auteurs favoris sont Michelet, Hugo, Voltaire. Il lit également avec passion les œuvres de Marx, Freud et Nietzsche.
En 1919, François intègre le prestigieux lycée Pétion à Port-au-Prince. Premier de sa classe, il excelle en français, latin, grec et philosophie. Ses dissertations impressionnent ses professeurs par leur maturité. François collabore également au journal lycéen en rédigeant des articles engagés. L’un de ses enseignants disait de lui : “Cet enfant ira loin, il a une intelligence supérieure.”
Obtenant son baccalauréat avec mention Très Bien en 1928, François poursuit des études de médecine à l’Université d’Haïti. Major de sa promotion, il se spécialise en dermatologie, fasciné par les maladies tropicales qui ravagent son pays. Il effectue des stages au dispensaire de Port-au-Prince où il soigne gratuitement les plus démunis.
En 1934, Duvalier obtient brillamment son diplôme de docteur en médecine. Il commence aussitôt à travailler pour le Service national de lutte contre la maladie du sommeil. Profondément humaniste, Duvalier parcourt le pays pour soigner les victimes de cette endémie. Il se lie d’amitié avec le docteur Price-Mars, figure de la négritude haïtienne.
Parallèlement à sa carrière médicale, Duvalier commence à publier des articles engagés dans la presse locale. Il y dénonce l’occupation américaine de 1915-1934 et la mainmise des élites mulâtres sur le pays. Duvalier prône des idées novatrices et populaires comme le panafricanisme, l’anti-impérialisme, et la justice sociale. Ses écrits rencontrent un écho croissant auprès des Haïtiens défavorisés.
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